ALLEZ FRANCE

En attendant l'Ukraine
Au petit trot sans jamais forcer son talent, l'équipe de France s'est imposée à Belfast contre l'Irlande du Nord sur le plus petit des scores (1-0) grâce à Lilian Laslandes. Les Bleus ont contré l'agressivité britannique par une maîtrise technique exemplaire et une possession de balle constante.
Un visage inédit ! Au coup d'envoi, l'équipe de France se présente sous une forme encore méconnue en raison des forfaits à répétition. En milieu de terrain, Alain Boghossian et Patrick Vieira viennent logiquement pallier les absences d'Emmanuel Petit, blessé au genou droit, et celle de Didier Deschamps, touché au mollet. Sur le plan offensif, la mutation est plus importante. La doublette d'attaquants Wiltord-Laslandes, épaulée par le néo-international Yohan Micoud au poste de stratège, associé au marseillais Robert Pires, donne des nuances marines aux Bleus. Malgré tous ces changements, les Tricolores retrouvent tout de même leur arrière garde championne du monde avec les retours de Laurent Blanc, promu capitaine, et Bixente Lizarazu.
Mais dès les premières minutes de jeu, le schéma tactique proposé par Roger Lemerre semble désiquilibrer les Bleus. Le triangle axial de l'attaque française avec Wiltord-Laslandes et Micoud en appui, tend à se déporter sur la droite où Robert Pires évolue, aux dépens du flanc gauche. Bixente Lizarazu est donc souvent contraint de remonter son couloir pour apporter un équilibre aux Bleus en phase offensive. Dans le premier quart d'heure, la partie est hachée par une succession de pertes de ballons en milieu de terrain par les deux formations. Mais d'amical, ce match n'en a que le nom. Les Irlandais sont bien décidés à faire mordre la poussière aux champions du monde. Wiltord est pourtant le premier à frapper suite à la remise en retrait de son compère Lilian Laslandes (13').
Les locaux répondent par un tir trop enlevé de Lomas, qui frôle la transversale de Barthez, après une bévue de Boghossian à trente mètres des buts (19'). Dans la foulée, M. Young, l'arbitre de la rencontre oublie un pénalty flagrant à l'équipe de France. A gauche de la surface adverse, Vieira est privé d'un bon ballon par la main volontaire d'Hunter sans que l'arbitre ne trouve matière à siffler (21'). Les Bleus insistent et se créent une nouvelle occasion par Pires. L'olympien profite des glissades de Kennedy, qui laisse filer la transversale de Vieira, pour pivoter et croiser son tir mais Taylor est la parade (26'). Le jeu gagne en vitesse sans qu'aucune équipe ne prenne un réel ascendant sur la partie. Wiltord se met en valeur d'une opportuniste volée depuis le coin droit de la surface irlandaise, après le service en louche de Micoud (40').
Mais les Verts répondent du tac au tac. Sur un centre de la gauche adressé jusqu'au second poteau par Hugues, Lizarazu manque son contrôle au profit de Mc Carthy en embuscade dans son dos. Son tir à bout portant heurte le montant gauche de Barthez avant que Desailly ne dégage en catastrophe (42'). Les deux équipes rejoignent les vestiaires sur un score nul et vierge, reflétant le ton de cette première période.
Et Laslandes marque
En deuxième mi-temps, l'entraîneur irlandais surprend par l'entrée en jeu du gardien remplaçant, le jeune Caroll alors que le onze tricolore de départ est confirmé. A nouveau, le partie prend du temps à reprendre, l'intensité de jeu est faible; seul un centre fuyant de Robert Pires est à relever. Roger Lemerre profite du flottement pour lancer dans l'arêne Vincent Candela, au poste de Bixente Lizarazu, ainsi que Laurent Robert, à la place de Sylvain Wiltord (56'). Mais la partie dégénère sur quelques actions anodines. Pendant que le public de Belfast accompagne de sifflets les interventions de Thuram, Desailly et Candela repoussent virilement Quinn après son tacle assassin.
Au lieu de sanctionner ces agissements, l'arbitre de la partie reste muet, oubliant même de siffler un pénalty à nouveau évident sur Vieira (59'). Dans la foulée, on frise le but gag lorsqu'après une relance contrée de Barthez, Hugues ne tente un lob de trente mètres trop enlevé (66'). Mais les Bleus dominateurs sont récompensés peu après. Lilian Laslandes reprend victorieusement un centre en retrait de Thuram (67', 0-1). Malgré quelques timides incursions dans le camps français, les Irlandais semblent abdiquer. Le collectif français domine désormais complètement son sujet en conservant la balle durant d'interminables séquences. L'inévitable Vieira, excellent ce soir, tente sans succès une frappe lointaine, contrée à l'entrée de la surface (75').
Dans les dernières minutes, les Bleus se prennent au jeu. Pires manque le but du K-0 après un rush côté droit (90'). Dans les arrêts de jeu, la frappe de Tony Vairelles manque le cadre (91'). Sur la dernière action de la soirée, Laurent Robert oblige Caroll à se détendre d'une frappe décôchée des vingts mètres. Les Bleus s'imposent finalement sans trop transpirer mais avec la satisfaction du devoir accompli. Roger Lemerre prépare ainsi au mieux le déplacement en Ukraine du 4 septembre prochain, après notamment l'excellente partie de Yohan Micoud son nouvel élément.