France-Slovénie : 3-2 (Amical, 26/04/2000)

ALLEZ FRANCE

Les Bleus au finish
Par Geoffroy Varlet
Malgré un début de match catastrophique, qui a vu les Slovènes prendre deux buts d'avance après dix minutes de jeu, les Bleus sont revenus au score en seconde de période avec panache avant de s'imposer finalement dans les arrêts de jeu grâce à Trezeguet (3-2). Une victoire qui démontre à nouveau toutes les qualités de réaction et de remise en question des champions du monde à deux mois de l'Euro 2000.
C'est certain, Roger Lemerre a déjà en tête sa sélection pour l'Euro 2000 et même son onze de départ. Hier soir, au stade de France, le successeur d'Aimé Jacquet s'est essayé à quelques combinaisons inédites pour ne pas être contraint d'innover, en cas de souci de blessure ou de suspension, durant l'Euro 2000. C'est ainsi qu'au coup d'envoi, Frank Leboeuf, habituellement en concurrence avec Laurent Blanc au poste de libéro lui était associé dans l'axe de la défense, aux dépens de Marcel Desailly. En milieu de terrain, derrière Zinedine Zidane qui retrouvait les Bleus après son absence en Ecosse, Roger Lemerre titularisait le Londonien Patrick Vieira au poste d'Emmanuel Petit, lui aussi mis en réserve, aux côtés de Didier Deschamps, l'inusable capitaine du onze tricolore. En pointe, Christophe Dugarry et Robert Pires, respectivement à gauche et à droite de l'attaque, étaient lancés sur les ailes alors que Thierry Henry occupait le poste d'avant-centre comme à Glasgow. Mais cette équipe bien constituée et plutôt bien pensée montrait rapidement ses limites, notamment défensives. Sur un coup-franc frappé de la gauche, Milanic reprenait d'un tir à bout portant repoussé par le poteau que Milinovic, seul sur la ligne bleue, poussait au fond des filets (0-1, 2').
Trezeguet décisif
Barthez n'avait pas encore touché son premier ballon que son équipe était déjà menée à la marque. Cinq minutes plus tard, nouvelle douche froide sur le stade de France. Novak débordait sur l'aile droite avant de centrer au premier poteau sur Udovic qui doublait la mise d'un coup de tête rageur dans la lucarne (0-2, 7'). Laurent Blanc, en retard sur cette action, ne pouvait que constater les dégâts. Dès lors, les Bleus allaient intensifier leur pression sur des Slovènes adroits dans le quadrillage du terrain. Bien lancé par Vieira, Zidane hésitait entre tirer et servir Henry seul aux six mètres, pour finalement trop croiser sa frappe devant Dabanovic (18'). Les Tricolores accentuaient leur domination, notamment par Pires très remuant sur son côté droit. Le Marseillais servait d'ailleurs Deschamps en retrait dont la frappe enroulée frôlait la barre (25'). Souvent pris à contre-pied, les Français s'illustraient à nouveau dans cet art par Zidane impuissant sur le centre de l'insaisissable Henry (30').
La plus chaude alerte pour la défense slovène intervenait peu après lorsque Pires centrait sur Henry, déséquilibré dans la surface sans que l'arbitre ne siffle faute (33'). Souvent contraints de stopper le meneur des Bleus illicitement, les Slovènes concédaient un coup-franc que Zidane expédiait d'un brossé sur le poteau droit de Dabanovic, repris au-dessus par Vieira (37'). Les Bleus accusaient un sérieux retard à la pause mais revenaient des vestiaires sous un nouveau jour. Johan Micoud rentrait à la place de Dugarry alors que Trezeguet suppléait Henry (46'). Plutôt que de modifier la défense défaillante, Roger Lemerre choisissait de remodeler son attaque en proposant une nouvelle animation. L'entrée en jeu du Monégasque s'avérait très vite efficace. Le meilleur buteur du championnat reprenait à bout portant le ballon échappé des mains de Dabanovic sur un coup-franc de Zidane (1-2, 64'). Les Bleus, qui venaient d'opérer deux nouveaux changements avec les entrées de Petit et Vairelles aux postes de Deschamps et Pires, repartaient sur de bonnes bases. Zidane se débarrassait alors de deux Slovènes avant de centrer sur Trezeguet, bousculé dans la surface, qui ne pouvait reprendre. Vairelles frappait en force au second poteau mais Dabanovic repoussait habilement (71').
La pression tricolore se faisait de plus en plus sentir et c'est logiquement que les Bleus égalisaient par l'intermédiaire de Laurent Blanc, à l'occasion de son dernier match avec les champions du monde en France. L'Intériste reprenait d'une tête décroisée un corner frappé par Emmanuel Petit de la droite, qui heurtait le poteau gauche de Dabanovic avant d'entrer (2-2, 76'). Blanc s'offrait ensuite une nouvelle envolée, toujours sur un centre de Petit, mais manquait de détente pour reprendre (83'). Sur un coup-franc à l'entrée de la surface slovène, Zidane enroulait bien le cuir qui retombait derrière les buts adverses. Décidément, il semblait écrit que ce premier match entre Français et Slovènes s'acheverait sur un score de parité. Mais c'était oublier que les scénarios à suspense ont une fin heureuse. A la dernière minute des arrêts de jeu, Blanc servait Zidane qui remettait sans contrôle à Trezeguet seul devant Dabanovic qui marquait le but décisif d'un tir à bout portant (3-2, 93'). Les Bleus signaient alors leur sixième succès consécutif malgré les tourments du premier quart d'heure, et saluaient une dernière fois leur supporters avant l'Euro 2000.
L'essentiel du match

France bat Slovénie : 3-2 (0-2) au stade de France. Environ 55.000 spectateurs. Temps doux, pelouse correcte.

France : Barthez - Thuram, Lizarazu, Leboeuf, Blanc - Vieira, Deschamps (puis Petit, 63'), Zidane, Pires (puis Vairelles, 63') - Dugarry (puis Micoud, 46'), Henry (puis Trezeguet, 46').

Slovénie : Dabanovic - Karic (puis Galic, 69'), Rudonja, Milanic, Milinovic - Knavs, Novak (puis Gajser, 86'), Ceh, Zahovic - Udovic (puis Osterc, 56'), Pavlin (puis Pavlovic, 64').

Buts : Trezeguet (64' et 93'), Blanc (77') pour la France, Milinovic (2'), Udovic (7') pour la Slovénie. Avertissements : Pavlin (37'), Karic (52') pour la Slovénie.