LYON ATTAQUE à TROIS :
Un trident pas saillant !
28 Août 2000 - à Lyon - Elie MUCCIANTE

Séduisante sur le papier, la formule à trois attaquants n'a tenu ses promesses que durant les vingt premières minutes du match contre Troyes avant de s'avouer totalement improductive. Le 4-3-3 tenté par Santini ne devrait donc pas connaître de lendemain.

Lyon qui avait un besoin urgent de prendre des points avant la mini-trêve de dix jours qui l'amènera jusqu'au 6 septembre à Saint-Étienne, a tenté un coup de poker géant en alignant, officiellement pour la première fois de la saison, un trio d'attaquants Vairelles-Anderson-Marlet. Et pour donner à ce dernier les atouts nécessaires pour plus ample expression, Jacques Santini choisissait de titulariser Steed Malbranque au milieu du terrain - auteur du but de la victoire contre Bratislava trois jours plus tôt - en lieu et place de Vikash Dhorasoo, toujours en quête de son meilleur football.
La recette miracle testée par Santini fera illusion pendant les vingt premières minutes face à des Troyens surpris de ne pas avoir à affronter un milieu à la ''Lyonnaise'', bien plus tourné sur la récupération que directement sur l'offensive. Ensuite, Tony Vairelles, Sonny Anderson et Steve Marlet ne réussissant que rarement à combiner tous trois ensemble, les qualités de chacun, pourtant unanimement connues, ne pouvaient être exploitées au grand jour. Selon les matchs, un duo Vairelles-Anderson, Anderson-Marlet ou même Vairelles-Marlet comme à Sedan (1-1) a rendu une bien meilleure copie.
Il a en tout cas permis à ces joueurs de s'illustrer plus souvent qu'à l'occasion du dernier match de championnat où la victoire (1-0) n'a souri que dans les arrêts de jeu, grâce au coup de tête de Marc-Vivien Foé, lequel n'a rien d'un avant-centre. Mais peut-être que les errances défensives des Lyonnais s'en sont trouvées résorbées, étant entendu que la meilleure défense est l'attaque, comme le suggère Tony Vairelles : « Je ne sais pas si la formule à trois attaquants est la meilleure pour l'OL mais elle a permis de se créer des occasions et de faire douter notre adversaire, surtout quand il évolue comme Troyes avec une défense à plat. Bien sûr, cette option nous oblige, nous, les attaquants, à défendre, mais nous ne rechignons pas. »

Vairelles : « Eviter la crise cardiaque à nos supporters ! »

Pour une défense souvent mise en cause depuis le début de saison et qui devrait très vite enregistrer une recrue de calibre (ndlr : on parle d'un défenseur brésilien qui pourrait signer dans les prochains jours), la méthode de l'entraîneur est toujours la meilleure, ce dont ne doute pas le capitaine Florent Laville : « Nous avions besoin de prendre des points rapidement et c'est pour cela que le coach a composé une équipe à trois attaquants. Il faut s'adapter, c'est comme ça ! Il convient de toujours se remettre en cause. Face à Troyes, je crois que cela a finalement réussi. Je note que nous nous sommes imposés trois fois cette saison dans les arrêts de jeu, ce qui prouve que nous ne sommes pas si courts que ça physiquement. »
« Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! » pensent en définitive les Lyonnais qui ont achevé une semaine importante, par deux victoires sans trop de panache, mais qui les replacent un temps soit peu dans le droit chemin. En revanche, Santini lui-même est convaincu que cette façon de s'imposer, dans les derniers instants, lorsque le groupe, touché dans son amour-propre, décide enfin de tout donner, « ne suffira pas à remplir les prochaines échéances. » Le public aussi le sait et n'hésite pas à provoquer son équipe pour qu'elle puise dans toutes ses ressources pour hausser son rythme. Car, comme le dit si bien Tony Vairelles : « Il faut essayer de gagner avant les arrêts de jeu pour éviter la crise cardiaque à nos supporters. » Crise cardiaque ou crise de nerf ?