TEMPSPORT / S.MANTEY 

LYON - LENS :
Rugir avec Vairelles ?
08 Septembre 2000 - Elie MUCCIANTE

Fort d'une convaincante prestation à St-Etienne, Lyon veut profiter de son retour en forme pour faire chuter le leader. Impatient de retrouver la compétition et de s'assurer la confiance du club, Santini pourrait titulariser l'ex-Lensois, Tony Vairelles.
On a si souvent dit que l'équipe lyonnaise jouait en ce début de saison un jeu indigne d'un candidat à l'Europe pour ne pas reconnaître que sa dernière rencontre, en terre stéphanoise, fut plus en rapport des prétentions du club. D'ailleurs, ne fallait-il pas croire le visionnaire et ancien Gone
Patrice Carteron , lorsqu'il confiait à Football 365 avant le derby que « Lyon n'a pas encore montré tout son potentiel… » ?
Comme c'est généralement le cas après une performance aussi inattendue, du moins, dans sa manière - l'équipe lyonnaise a finalement obtenu un résultat décevant au vu de sa prestation - on en vient instinctivement à se demander si ce sont leurs adversaires qui n'étaient pas dans le coup ou les Lyonnais qui leur ont été nettement supérieurs, à la lumière d'un Robert Nouzaret jugeant le comportement de son équipe « trop mauvais pour être vrai ! »
Dhorasoo : "Lyon doit faire peur !"
Libéré d'un poids que pouvait constituer une seconde élimination prématurée et consécutive en Ligue des Champions, chaque lyonnais a donc retrouvé son football. Le travail effectué par le trio Santini-Cuperly-Bats et le préparateur physique Robert Duverne, commence à porter ses fruits. Le match contre Lens arrive donc à point nommé pour évaluer si leur formation débute enfin son championnat, ou si l'éloquente prestation olympienne lors du derby ne fut que feu de paille !
« Il y a une logique dans notre préparation. Aujourd'hui, nous avons des certitudes et un match de référence, Lyon doit faire peur et donner le même visage que contre St-Etienne. On se sent très fort, on a retrouvé l'envie d'aller de l'avant et de bien jouer, nous sommes lancés ! », a déclaré Vikash Dhorasoo qui, plus que quiconque encore, semble avoir retrouvé sa valeur, même si son repositionnement défensif laisse encore à désirer (Ndlr : un ballon facile perdu dans l'axe est à l'origine de la seconde égalisation stéphanoise).
Santini : « Appelez Courbis.. ! »
La performance d'Edmilson n'est pas étrangère à ce renouveau, lui qui a enthousiasmé les Lyonnais et laissé pensifs les Stéphanois. « Un joueur qui est reconnu dans son pays et qui est dans le groupe d'une équipe aussi compétitive que le Brésil est tout de même un gage de qualité » suggère Jacques Santini, toujours mesuré dans ses propos, mais immensément satisfait, on le devine, d'avoir enfin touché le défenseur central qui manquait à son équipe.
Dans ce contexte, la venue des Nordistes est l'examen idéal qui doit agir comme révélateur de l'état de forme des Lyonnais ! Lens, référence du moment, Lyon qui renoue avec son football, il est clair que la victoire de l'une ou l'autre augurera de jours heureux. « On espérait un déclic fasse aux Verts, les joueurs l'ont eu, ils doivent maintenant le confirmer. Quant à Lens, je ne veux pas en parler, appelez Courbis, il vous dira, lui… », lâche le coach lyonnais visiblement bien peu préoccupé par les adversaires avant d'ajouter, « Si la victoire nous sourit, alors le point pris à St-Etienne deviendra très important. »
On en oublierait Vairelles ?
Dans ce concert d'espoirs, il reste tout de même en suspens la question problématique du cas Vairelles, à la perspective, d'une part, d'un duel Lyon-Lens et d'autre part, en raison des rumeurs de transfert qui tournent autour de l'ex-Lensois (Il s'est murmuré un échange Alex-Vairelles !). Un Tony Vairelles, laissé sur le banc lors du derby, et barré par les performances de Marlet, qui a eu plus que le temps de ruminer son sort.
La rencontre de Lens semble se présenter à point nommé sur la voie de la réhabilitation du joueur, en peine. Et Jacques Santini, toujours soucieux de faire tourner l'effectif, pourrait choisir d'une pierre deux coups de (re)lancer à Gerland, l'ancienne gloire de Bollaert. Une thérapie opportune au vague à l'âme de Vairelles, forcément revanchard, qu'on attendrait d'un fin psychologue -d'autant que l'entraîneur eut une longue et réconfortante discussion avec son joueur, ses derniers jours, lui assurant qu'il comptait sur ses services-. Même si, laisser de côté Steve Marlet, auteur d'un but et d'une passe décisive contre l'ASSE tient aussi du crève-cœur. Mais certainement l'un de beaucoup moins bien digérer sa non-titularisation que l'autre, compte tenu du contexte ! Pour les uns comme pour les autres, comme Philippe Violeau - très en jambes contre St-Etienne - « Il faut être le premier à tomber le leader ! » Lens est prévenu.